Brin d'apostille (Épilogue)
Éphémère triomphe de la dispersion. La plénitude brisée, la complicité volatilisée dans le souffle de la dislocation ravageuse, l'infini des vibrations de la passion s'est éparpillé en une myriade d'harmonies. Incoercible attirance, déjà elles se cherchent, usent d'un temps jusqu'avant inexistant. La résonance, ineffable mémoire de la complicité, recompose les nœuds de sa symphonie intemporelle, contraint l'expansion de ce hiatus chronique. Avant que n'arrive le crépuscule, alors que tout paraissait consommé, chacun refusant de l'avouer, chacun le sachant pertinemment s'était remis en quête de l'autre. L'absence de bornes avait déjà trouvé ses limites. Éperdus, devant l'inextricable des pistes, l'un comme l'autre ignorait celle que l'autre battait. Alors, comme des fous, ils se sont mis à chercher, à questionner, à s'informer. Embarqués dans une longue errance, ils sillonnent le monde. Sur chaque indice, ce sont spéculations, conjectures, recoupements
et un nouveau départ. Voyageur, il m'est arrivé de rencontrer l'un ou l'autre. Les nouvelles que je pouvais alors donner n'étaient déjà plus que des traces puisqu'aucun des deux ne pouvait rester en place. Ce matin j'ai rencontré Cendra, nous avons pris rendez-vous pour dîner ce soir dans la brasserie où, je crois me souvenir, ils s'étaient connus. À midi je suis tombé nez à nez avec Ludovic ; retenant mon souffle, je l'ai convié même endroit, même heure.
Finalement j'ai changé mes plans. Ce soir, j'irai à la cinémathèque. Merlin repasse.
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